La Minute Blond

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Hobbit in Love

Publié par Clément sur 25 Décembre 2014, 15:08pm

Catégories : #Le Hobbit, #La Bataille des Cinq Armées, #Peter Jackson, #USA, #2014, #Action-Aventure, #Martin Freeman, #Ian McKellen, #Luke Evans, #Evangeline Lilly

Hobbit in Love

Les grandes sagas portent avec elles quelque chose d’émouvant en leur terme. Comme ces 13 ans d’un univers gigantesque et d’aventures grandioses qui se referment soudainement sur un cinéma qui a vécu depuis 2001 l’arrivée du numérique, la popularisation de la culture geek, et la prolifération d’avis tranchés sur la toile à propos d’une saga qui ne demandait qu’à divertir (et à gratter un peu de flouz au passage, certes…). C’est avant tout le travail acharné d’un passionné, Peter Jackson, qui livre ici son dernier combat avec La Bataille des Cinq Armées. Un ultime Hobbit envahi de paradoxes qui m'a, je dois l'avouer, déçu autant qu'il m'a contenté. Des explications s’imposent...

De 10 au premier, je suis passé à 9 au second, et tombe à 8 pour le petit dernier. L’humeur générale au sortir de la salle est donc, en un certain sens, très mitigée en comparaison aux deux autres. D’un côté, le film est un bijou de cinéma aussi rare que la comète de Halley. De l’autre, je vous accorderai quelques mécontentements qui se doivent d’être justifiés :

Mes premiers reproches vont à la construction narrative et la succession des évènements, à commencer par de surprenantes introduction et conclusion, ou bien comme cette scène de confrontation entre Galadriel et Sauron - The Terre du Milieu Song (Remix) feat Saroumane & Elrond - calée un peu n’importe comment et frôlant l’épileptique. Ou encore comme ce démarrage in medias res dans l’action, tandis que Smaug incendie Lake-Town en long et en large, avec cette impression étrange d’assister à un final au début du film. Une séquence qui aurait méritée d’être remplacée par une scène d’intro plus subtile ou à la narration plus originale.

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Ajoutons à cela quelques moments Whathefuckesques avec les prouesses gravitationnelles d’un Legolas en mode Mario Bros, la disparition de l’Arkenstone en plein milieu du film, ou encore avec cette réplique d’un ridicule affligeant sur les aigles à la fin du film. La présence de Bilbon dans la confrontation collective est également à questionner ici, sa quête étant désormais achevée. Quant au triangle amoureux, conspué tant et plus par des hordes de fans depuis l'an dernier, il n'est guère très bien vendu et ne contentera que très peu le public féminin pourtant visé ici. Pas faute d'avoir essayé…

Alors oui, ensemble décousu, pertes de rythme, dialogues fragiles, maladresses scénaristiques, péripéties plus ou moins bien gérées, je vous l’accorde… MAIS, aussi nombreux soient-ils, ces différents éléments ne peuvent venir à bout du formidable spectacle offert par Jackson, à commencer par de splendides séquences de batailles.

Un affrontement long de deux heures, traversé par tous les temps, toutes les humeurs, fluide et haletant dans les gorges des montagnes d'Erebor. A l'instar de celle du Retour du roi, la bataille apparaît bien moins spectaculaire, mais se concentre, comme le promettait le ton de cette trilogie, beaucoup plus sur les décisions des héros plutôt que sur l'aspect épique. C’est pourquoi la comparaison avec Le Seigneur des Anneaux n’a pas vraiment lieu d’être ici.

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En outre, la présence des hommes dans cette guerre rappelle que nous ne sommes que des êtres ordinaires au milieu d'êtres extraordinaires. C'est pourquoi le personnage de Bard (Luke Evans) est certainement le plus intéressant à fouiller ici (d’où la présence d’Alfrid en qualité de side-kick). Son courage et son dévouement pour son peuple et sa famille seront ici bien plus respectées que la bravoure de Bilbon le Hobbit face à l'immensité de la bataille qui sévit devant lui. L'homme est faillible, impuissant, vulnérable, ordinaire, et est appelé à se dépasser à tout moment pour survivre.

Certes, les incohérences, bien que minimes, sont peuplades, mais personne ne peut nier la qualité évidente de cette œuvre d'Héroïc-fantasy parmi ses contemporains. (Je vous invite à déterrer de votre esprit cette daube monumentale interprétée par des pots de confiture et noyée dans une mare de niaiseries adolescentes vaseuses qu’était Eragon pour bien saisir le contraste). Car les histoires sont foules, le rendu visuel époustouflant, les cadres aussi beaux qu’ils sont larges, les décors à couper le souffle, et l’émotion pointe même le bout de son nez au terme de ce glorieux préquel.

Au final (finalement), bien que légèrement en deçà des deux précédents volets, La Bataille des Cinq Armées n'en demeure pas moins un savoureux morceau de cinéma. Peter Jackson boucle son bébé avec ce qu’il faut d’adresse et relie le tout à la suivante avec l’âme d’un cinéaste passionné par son univers. Qu’importe les défauts notoires, quand le cinéma est fait avec amour, on ne les compte pas.

Big love au Hobbit, Big love au cinoche, Big love à vous,

Bonne année à tous, moi, je cinéphile !

 

 

NOTE : 8/10

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